LA VEILLE

FEVRIER 2025

Mécénat & Engagements citoyens

Philanthropie et générosité

*Baromètre du mécénat Admical : le sport en tête, l’ancrage territorial en moteur*
Il y a eu du sport chez les mécènes !⚽ Sortie le 5 février, l’édition 2024 du Baromètre du Mécénat d’Entreprise publiée par Admical tous les deux ans, souligne la très forte progression du soutien des mécènes au sport. Première cause soutenue en 2023, dans le sillage des JO, et notamment grâce aux PME, elle a rassemblé 58% des entreprises mécènes en 2023 (contre 46% en 2021) et 40% des montants engagés, soit 35 points de plus que dans les éditions précédentes ! Outre mesurer cette belle performance, le baromètre apporte de nombreux enseignements sur le secteur. 

*Un projet local à suivre : la Fondation Perce Neige* 
Un gros truc en plus pour la Fondation Perce Neige ! Plus de 10 millions d’entrées… et combien de dons ? Après l’immense succès de son film « Un p’tit truc en plus », le comédien et réalisateur Artus annonce la création la fondation éponyme sous l’égide de la Fondation Perce-Neige. Une annonce faite avec la caisse de résonnance de la tournée promotionnelle du nouveau one-man-show de l’humoriste, et qui place aussi la capacité abritante de la Fondation Perce Neige sous le feu des projecteurs. 

*🔥 Tensions entre la Cress Aura et le Conseil régional : clap de fin pour les subventions*   
Coup dur pour l’ESS en Auvergne-Rhône-Alpes ! La région a confirmé la suppression de ses financements à la Chambre régionale de l’ESS (Cress) et au Dispositif local d’accompagnement. Son argument ? Prioriser les aides directes aux entreprises plutôt que de financer des « structures intermédiées [..] un écosystème administratif qui vit de subventions ».

La Cress répond avec ironie en saluant « le sens de l’humour » du Conseil régional. Elle rappelle que ses actions ont contribué à un solde positif de 3 604 emplois en 2024 et questionne la répartition des aides : 150 milliards d’euros pour l’économie classique contre 10 fois moins pour l’ESS, qui emploie pourtant 2,7 millions de personnes en France. 

🤝 Face à cette coupe budgétaire, la Cress appelle les acteurs de l’ESS à se rassembler pour défendre un modèle basé sur la solidarité, la démocratie économique et l’impact social. 

*Les fondations abritantes : un secteur qui se structure*
Le paysage philanthropique français évolue, et SOESS l’observe de près ! Leur nouveau recensement 2025 des fondations abritantes met en lumière un phénomène clé : le nombre de fondations abritées a triplé en vingt ans, atteignant 1 589 en 2021. Pourtant, cette croissance s’accompagne d’une forte concentration autour de quelques grandes structures. 

Parmi les évolutions les plus marquantes, la Fondation de France se distingue en conservant sa place de leader, affichant une dynamique de croissance avec l’accueil de 43 nouvelles fondations entre 2019 et 2025. En revanche, deux acteurs majeurs connaissent une trajectoire en déclin : FACE, qui ne compte plus que 30 structures abritées, soit une réduction de plus de moitié par rapport à 2019, et l’Institut de France, qui a perdu 144 fondations durant cette même période. 

🔎 Envie d’en savoir plus ? Retrouvez tous les détails et le classement 2025 dans leur publication complète

*Philanthropie : réinventer l’action pour répondre aux crises mondiales* 
Le dernier numéro d’Alliance, magazine européen des fondations, s’interroge avec 10 grands dirigeants de fondations sur le rôle de la philanthropie dans ce monde en polycrise. 

Ce secteur se trouve à un tournant décisif : face aux crises climatiques, économiques et sociales, certaines fondations amorcent enfin un changement profond. En cédant du pouvoir aux acteurs locaux, en assouplissant leurs financements et en investissant sur le long terme, elles ouvrent la voie à une transformation plus efficace et durable. Des initiatives comme le Harit Bharat Fund ou l’intégration des “proximate leaders” montrent qu’il est possible de dépasser les approches descendantes pour construire des solutions ancrées dans la réalité des territoires. Ces évolutions témoignent d’une prise de conscience : le changement viendra de ceux qui sont au cœur de l’action. 

*Les fundraisers de demain : une jeunesse plus engagée et plus innovante* 
Le Chronicles of Philanthropy explore la nouvelle génération de fundraisers qui bouleverse le paysage philanthropique américain. Plus jeunes, plus engagés, ils privilégient la transparence et l’innovation. Ces professionnels redéfinissent les codes du fundraising en mettant l’accent sur la collaboration et la créativité. Un défi de taille pour les acteurs du secteur : leur offrir un environnement propice pour qu’ils puissent pleinement déployer leur potentiel. L’avenir de la philanthropie est entre leurs mains ! 

*Une richesse sous-estimée : la mémoire des entreprises* 
L’étude de l’Institut Choiseul et l’Observatoire B2V des Mémoires révèle un trésor souvent négligé : la mémoire des entreprises.  

En effet, la mémoire d’une entreprise ne se limite pas à ses archives et bâtiments historiques. Elle inclut aussi ses savoir-faire, ses valeurs et son histoire collective. Pourtant, seuls 38 % des cadres savent précisément de quoi il s’agit, alors que 89 % aimeraient s’y impliquer. C’est donc un véritable levier stratégique pour l’innovation et la performance. Des entreprises comme Michelin ou Air France l’ont compris, et l’utilisent pour renforcer leur identité et attirer de nouveaux talents. 

Diversité et inclusion

*Le nombre de filles dans les sciences : une tendance à la baisse inquiétante*
Le nombre de filles dans les filières scientifiques continue de baisser en France, malgré les efforts pour promouvoir la mixité. À Polytechnique, elles ne représentent plus que 16 % des admis en 2024, contre 21 % en 2023 📉.

💡Pourquoi cette baisse ?

  • Stéréotypes persistants : Les maths et l’ingénierie restent perçues comme des domaines masculins.
  • Réforme du bac : La possibilité d’abandonner les maths en première a freiné l’orientation des filles vers les sciences.
  • Auto-censure et manque de soutien : Beaucoup hésitent à rejoindre les prépas scientifiques, préférant des filières jugées plus accessibles.

👩‍🎓Les entreprises aussi peinent à recruter des femmes dans des secteurs clés (numérique, ingénierie…). Les écoles d’ingénieurs et les associations appellent à un grand plan national pour inverser la tendance.

*Intersectionnalité : violences sexuelle et handicap*
A travers son livre Une bulle dans l’océan, sorti le 9 janvier 2025, la psychologue Coralie Diere aborde un sujet tabou : les violences sexuelles subies par les mineurs en situation de handicap. À travers l’histoire d’Ondine, une jeune nageuse malentendante, ce livre donne une voix aux victimes et invite à la prise de conscience.

Les enfants en situation de handicap sont trois fois plus exposés aux violences. Ce livre rappelle l’urgence de protéger les plus vulnérables.

*La pauvreté en France en 3D*
L’Observatoire des inégalités a récemment sorti un outil essentiel à la compréhension et la lecture de la pauvreté en France : une carte 3D du nombre de ménages pauvres.

Comment fonctionne la carte ? 🔎

  • La proportion de ménages pauvres est représentée par des couleurs : plus un carreau est foncé, plus le taux de pauvreté est élevé.
  • Le nombre de ménages pauvres est représenté en relief : plus la colonne est haute, plus le nombre de ménages pauvres est important.

*Emirates, première compagnie certifiée “autisme”*
Emirates s’apprête à devenir la première compagnie aérienne au monde certifiée “Autism Certified Airline“. Elle garantit un accompagnement personnalisé aux passagers autistes 🧠 ou ayant des troubles sensoriels. 30 000  des salariés de la compagnie sont formés aux besoins spécifiques de ces voyageurs. L’objectif est d’offrir un accompagnement mieux adapté aux besoins des voyageurs concernés, qui sont aujourd’hui nombreux à renoncer aux déplacements aériens.

💡Quelles sont les innovations ?

  • Guides sensoriels numériques pour anticiper les environnements de voyage.
  • Produits sensoriels, comme des jouets anti-stress, pour un confort optimal.

🎯Cette certification, délivrée par l’IBCCES, s’inscrit dans une démarche plus large visant à rendre Dubaï plus accessible aux personnes autistes. Reste à voir si cette initiative apportera un changement réel pour les passagers concernés.

*Cancer du sein*
Le remboursement total des frais de soins a été votéL’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une loi visant à réduire le reste à charge des patientes atteintes du cancer du sein, qui est le plus fréquent et le plus meurtrier chez les femmes. En moyenne, 1400€ des soins essentiels restent non remboursés, ce qui plonge certaines patientes en difficulté financière. Cette nouvelle mesure vise à garantir un meilleur accès aux traitements et éviter les renoncements pour raisons financières. 👌

*La Ligue contre le cancer nous alerte sur les inégalités face à la maladie*
À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer (le 4 février dernier), la Ligue contre le cancer a adressé une lettre au président de la République pour dénoncer les inégalités d’accès aux soins et réclamer des actions concrètes 🚨.

Le président de la Ligue a dévoilé 10 recommandations pour que chacun bénéficie d’un meilleur accompagnement tout au long des soins : suppression du reste à charge pour les patients, meilleur accès aux traitements et lutte contre les pénuries de médicaments, soutien au maintien et retour à l’emploi après la maladie, valorisation du rôle des aidants…

⚠️Mais les inégalités persistent :

  • Les populations précaires sont plus exposées aux facteurs de risque.
  • Moins de temps médical consacré à l’annonce du diagnostic.
  • 21 départements sont sans unité de soins palliatifs, dont Mayotte et la Guyane.

*100 millions d’euros pour une French Tech plus ouverte*
📊 Il y a problème de diversité dans la French Tech

  • 90 % des start-up financées sont créées par des hommes.
  • 70 % des fonds levés vont à des entreprises en Île-de-France.
  • 97 % des entrepreneurs soutenus par Les Déterminés n’ont aucun capital de départ.

💡C’est pourquoi, Daphni, HEC, Les Déterminés et Live for Good lancent un fonds d’amorçage (Time4) de 100 millions d’euros pour soutenir les projets dans les quartiers prioritaires et les zones rurales, mais aussi afin d’injecter de la mixité dans la French Tech. Le but ? Rendre les start-up françaises plus accessibles à tous.

Le fond Time4 prévoit d’accompagner 100 projets à impact avec des investissements allant de 150 000 à 300 000€ 💰

*Santé mentale et travail*
D’après une étude de Great Place to Work, 22 % des salariés estiment que leur travail nuit à leur santé mentale. Les femmes (25 %) et les seniors (38 %) sont particulièrement concernés.

📊 Les principaux problèmes identifiés sont : le burn-out : risque n°1 pour 30 % des salariés, les inégalités femmes-hommes, le stress plus élevé, le sentiment d’injustice salariale et la crainte du licenciement.

Les attentes des salariés sont de plus en plus fortes :

  • 73 % des salariés aimeraient la semaine de 4 jours.
  • 46 % demandent plus d’autonomie au travail.
  • L’IA inquiète les salariés : 43 % pensent qu’elle jouera un rôle majeur, mais peu s’y sentent préparés.

Concilier bien-être, autonomie et nouvelles technologies pour améliorer la qualité de vie au travail reste donc un réel défi pour les entreprises.

*Quand doit-on parler d’inégalité ou de différence ?*
On parle d’inégalité lorsque l’on peut établir un classement entre des situations (revenus, accès au logement), alors qu’une différence concerne des choix personnels sans hiérarchie (préférer un chien 🐕 à un chat 🐈, une voiture rouge à une verte).

Il n’existe aucune règle pour savoir si on a affaire à une inégalité ou une différence. Ce sont des rapports sociaux – déterminés par le poids de chacun dans le débat public – qui vont trancher.

Tout ne se classe pas, mais certaines réalités sont inégales. Par exemple, vivre avec 1 000€ par mois pour une famille ou dans un logement trop petit est clairement plus difficile qu’avec de meilleures conditions.

Certains cherchent à dissimuler des inégalités en les faisant passer pour des différences, comme cela a été fait avec les rôles des femmes à la maison. Mieux comprendre ces mécanismes permet de décrypter comment se construisent des hiérarchies. Cela permet aussi de révéler et combattre les injustices. ⚙️

*Des maisons de vacances adaptées au handicap*
Le réalisateur et comédien Artus, a créé le mois dernier la fondation “Un p’tit truc en plus” pour offrir aux personnes en situation de handicap des lieux de vacances agréables et adaptés. Ces établissements seront conçus pour favoriser l’autonomie des personnes en situation de handicap, tout en offrant un cadre confortable et reposant, malheureusement souvent absent dans ce type de structures. 🏖️

💡Ce projet est concret : des hébergements chaleureux en pleine nature, des activités adaptées pour favoriser l’inclusion et le bien-être et un répit pour les familles, avec des séjours tout au long de l’année.

Avec une première mise de fonds de 300 000 €, la fondation cherche encore le lieu idéal et fait appel aux dons pour lancer ce projet.

*Rapport au travail : vers une contre-révolution ?*
📖D’après le rapport de la Fondation Jean-Jaurès, le rapport au travail profondément évolué depuis le Covid. Il y a d’un côté les salariés exprimant de nouvelles aspirations, une quête de sens dans leurs missions, un meilleur équilibre vie pro/perso etc. De l’autre, les critiques sur le télétravail se multiplient et certaines entreprises adoptent des mesures plus strictes contre l’absentéisme.

📊 L’étude révèle :

  • Que les attentes des salariés évoluent : plus de sens, de flexibilité et d’engagement.
  • Que face à ces mutations, certaines entreprises hésitent entre adaptation et retour aux anciennes pratiques.
  • Qu’une question peut se poser : comment concilier les besoins des employeurs et les aspirations des salariés ?

*Guide des réparties anti-relous*
Le guide anti-relous est un livre et un carnet d’exercices illustré par Laure Cozic qui donne des clés pour déconstruire et répondre avec humour et assurance aux micro-attaques sexistes du quotidien ! 🦹‍♀️

*Diversité en entreprise : une question d’équité, mais aussi d’efficacité*
Les politiques de diversité, d’équité et d’inclusion sont de plus en plus critiquées, notamment aux États-Unis, où le gouvernement de Trump a suspendu ces programmes dans le secteur public. Pourtant cet article nous montre qu’au-delà des enjeux sociaux, la diversité a un impact direct sur la performance économique.

📊Voici pourquoi la diversité est un atout économique :

  • Elle a des effets concrets sur le PIB : l’intégration des femmes sur le marché du travail génère une croissance plus forte que l’embauche d’hommes en raison de leur complémentarité. 💰
  • Elle est un levier pour l’innovation et la gestion des risques : des études montrent que la mixité dans les conseils d’administration améliore la productivité et la prise de décision. 📈
  • Elle engendre des gains potentiels énormes : si la parité dans l’emploi était atteinte, le PIB pourrait croître de 25 % dans les économies avancées et encore plus dans les pays émergents. 💸
  • C’est un enjeu stratégique : les entreprises qui ignorent ces dynamiques freinent leur propre croissance. En dehors des débats idéologiques, la diversité en entreprise est donc aussi une opportunité économique à ne pas négliger.

*Des mamies allemandes contre l’extrême droite*
En Allemagne, un groupe de militantes âgées de 50 à 90 ans, les “Mamies contre l’extrême droite“, se mobilise pour défendre la démocratie et la diversité. Ce mouvement a été créé en 2017 autour d’une simple tarte aux pommes. Il compte aujourd’hui des milliers de membres à travers l’Allemagne.

Au début du mois, ces femmes étaient plus de 30 000 à manifester à Berlin contre l’AfD, le parti d’extrême droite. Pour elles, l’histoire ne doit pas se répéter. Certaines ont vécu le nazisme et refusent catégoriquement de voir les idées fascistes ressurgir. Elles alertent les jeunes générations : “Il ne faut jamais dormir en démocratie si l’on ne veut pas se réveiller en dictature.” 💪

*La neurodiversité et l’emploi*
Les Troubles du Neurodéveloppement (TND) – comme l’autisme, le TDAH ou la dyslexie – sont de plus en plus considérés non comme un handicap, mais comme une richesse. Cependant, de nombreux obstacles persistent. 60 % des neuroatypiques préfèrent cacher leur particularité, par crainte de stigmatisation. Certains rencontrent des difficultés à s’intégrer car ils se sentent mal compris, perçus comme “peu efficaces” ou “bizarres”. D’autres doivent sans cesse se sur adapter, au risque de s’épuiser mentalement. 😕

C’est pourquoi l’inclusion ne doit pas se limiter aux profils dits “exceptionnels”. Certains neuroatypiques brillent dans l’informatique ou l’art, mais d’autres peinent encore à accéder à l’emploi, notamment les autistes sévères. ⭐

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